Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/264

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presser encore une fois entre mes bras, je les étends pour te saisir, mais c’est une ombre qui m’échappe. Je t’écris à genoux, mon papier est baigné de mes pleurs ! ô Claire ! un de tes baisers, un seul encore ! Il est des plaisirs trop vifs pour pouvoir les goûter deux fois sans mourir.


LETTRE XXIX.


FRÉDÉRIC À CLAIRE.


Je ne puis dormir ; j’erre dans ta maison, je cherche la dernière place que tu as occupée ; ma bouche presse ce fauteuil où ton bras reposa long-temps ; je m’empare de cette fleur échappée de ton sein ; je baise la trace de tes pas, je m’approche de l’appartement où tu dors, de ce sanctuaire qui serait l’objet de mes ardens desirs, s’il n’était celui de mon profond respect. Mes larmes baignent le seuil de ta porte ; j’écoute si le silence de la nuit ne me laissera pas recueil-