Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/274

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donnée à moi ; c’est parce que je la connais que je t’ai adoré. Je sais qu’il n’est point de sacrifice au-dessus de ton courage ; et quand je t’aurai rappelé que l’honneur commande que tu partes, et que le repos de Claire l’exige, Frédéric n’hésitera pas.


LETTRE XXXI.


FRÉDÉRIC À CLAIRE.


J’ai lu votre lettre, et la vérité, la cruelle vérité, a détruit les prestiges enchanteurs dont je me berçais ; les tortures de l’enfer sont dans mon cœur, l’abîme du désespoir s’est ouvert devant moi : Claire ordonne que je m’y précipite, je partirai.

Ce sacrifice, que la vertu ne m’eût jamais fait faire, et que vous seule pouviez obtenir de moi, ce sacrifice auquel nul autre ne peut être comparé, puisqu’il n’y a qu’une Claire au monde, et qu’un cœur comme le mien pour l’aimer, ce sacrifice,