Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/278

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lui dois plus peut-être ; il m’a respectée quand je ne me respectais plus moi-même ; il a su contenir ses transports, quand je ne rougissais pas d’exhaler les miens ; enfin, s’il n’était pas le plus noble des hommes, ton amie serait peut-être à présent la plus vile des créatures.


LETTRE XXXIII.


CLAIRE À ÉLISE.


Inexprimables mouvemens du cœur humain ! Il est parti, Élise, et je n’ai pas versé une larme ; il est parti, et il semble que ce départ m’ait donné une nouvelle vie ; j’éprouve une force inconnue qui me commande une activité continuelle ; je ne puis rester en place, ni garder le silence, ni dormir ; le repos m’est impossible, et je sens que la gaieté même est plus près de moi que le calme. J’ai ri, j’ai plaisanté avec mon mari, j’étais montée sur un ton ex-