Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/288

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hélas ! le ciel ne nous ordonne-t-il pas de les briser tous ? et cette secrète douceur que je trouve à penser qu’au milieu du néant qui nous entoure, nos âmes conserveront une sorte de communication, n’est-elle pas le dernier nœud qui m’attache à ma faiblesse ? Ah ! faut-il donc que mes barbares mains les anéantissent tous ! Faut-il enfin cesser de penser à lui, et vivre étrangère à tout ce qui fait vivre ? Ô mon Élise ! quand le devoir me lie sur la terre et me commande d’oublier Frédéric, que ne puis-je oublier aussi qu’on peut mourir !


LETTRE XXXIV.


ÉLISE À M. D’ALBE.


Mon amie, en s’unissant à vous, m’ôta le droit de disposer d’elle. Je puis vous donner des avis ; mais je dois respecter vos volontés : vous m’ordonnez donc de lui taire l’état de Frédéric : j’obéirai. Cependant,