Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/308

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la griffe du tigre, s’enfonce dans mon cœur et déchire ses blessures. Oui, il faut succomber sous de si amères douleurs, celui qui aurait la force de les soutenir ne les sentirait pas ; mon sang se glace, mes yeux se ferment, et, dans l’accablement où je suis, j’ignore ce qui me reste à faire pour mourir… Mais, Élise, si mon trépas expie ma faute, et que ta sagesse daigne s’attendrir sur ma mémoire, souviens-toi de ma fille, c’est pour elle que je t’implore : que l’image de celle qui lui donna la vie ne la prive pas de ton affection ; recueille-la dans ton sein, et ne lui parle de sa mère que pour lui dire que mon dernier soupir fut un regret de n’avoir pu vivre pour elle.


LETTRE XXXVIII.


CLAIRE À ÉLISE.


Pardonne, ô mon unique consolation ! mon amie, mon refuge, pardonne, si j’ai