Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/39

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grâce, beaucoup de souplesse, et, autant qu’il est possible, point de fonction publique à exercer, point d’occupation positive obscure, voilà, après y avoir bien réfléchi, ce qui m’a paru convenir au caractère de l’homme du monde. Heureuse médiocrité ! tu n’as pas les honneurs de la célébrité, mais tu en disposes ; c’est toi qui fais et défais les réputations, qui dispenses les places, les faveurs, la fortune. Jeunes gens et ministres, hommes d’affaires et hommes à talens, jolies femmes et vieux ambitieux, tous doivent leurs succès dans la vie à leurs avantages et à leurs succès dans le monde. Quel port ! comme cette jambe se détache bien ! quelle noblesse dans les manières ! oh ! assurément ce jeune homme a beaucoup de mérite. Que de choses dans un menuet ! disait Dauberval, et Dauberval avait raison.

Il n’est personne qui puisse imaginer que les rassemblemens de société sont des points de réunion où chacun va porter le tribut des talens qu’il possède ou des connaissances qu’il a ; que le négociant, par exemple, va dans le monde, pour y parler de commerce ; le magistrat, des lois ; le philosophe, de morale ; le publiciste, du droit des nations. Où en serions-