Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/53

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toujours si séduisantes ; le contraste des mœurs des Chrétiens et des Arabes, le luxe de l’Occident opposé à celui de l’Orient, la pompe de la religion, l’enthousiasme qu’elle inspire, tels sont les accessoires dont l’auteur a enrichi son sujet. Voulant faire un roman héroïque, madame Cottin ne s’est servie de l’histoire que comme d’un point d’appui ; elle a profité des beautés qui lui étaient offertes, sans s’astreindre à l’exactitude des faits et des dates. Les deux principaux personnages pris dans l’histoire, où ils ne sont qu’indiqués, laissaient à madame Cottin la liberté de leur donner le caractère et le germe des passions qu’elle se proposait de développer. La physionomie de ces deux personnages est tracée avec une vigueur et une perfection qui honoreraient le talent le plus consommé[1].

Il n’y avait qu’un an que le roman de Mathilde était publié, quand Élisabeth parut en 1806. Vivant isolée, et habituellement plongée dans la méditation, madame Cottin prépa-

  1. Notice historique sur la Vie de madame Cottin, par M. A. P.