Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/58

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contre une croyance insensée ! Quel charme nouveau eût su répandre sur un sujet religieux le pinceau de madame Cottin ! Inspirée par Fénélon, elle en aurait en la douceur évangélique, la candeur de style et de sentiment.

Au moment où inadame Cottin fut atteinte de la maladie qui l’enleva aux lettres et à ses amis, elle travaillait à un roman sur l’éducation, dont elle avait déjà écrit les deux premiers volumes. C’était sur cet ouvrage, qui avait un but d’utilité réelle, qu’elle voulait fonder sa réputation, et obtenir, disait-elle, la seule gloire qu’une femme puisse desirer. C’est peut-être ici le lieu de faire remarquer une contradiction fort singulière de l’esprit de madame Cottin : après avoir fait, dans Amélie Mansfield, une satire fort amère des femmes auteurs ; après avoir dit que, se faire imprimer est pour les femmes un tort et un ridicule ; qu’une femme qui se jette dans cette carrière ne sera jamais qu’une pédante ; qu’il semble que le temps qu’elle donne au public soit toujours pris sur ses devoirs, ce qui est fort extraordinaire dans la bouche d’une femme qui a consacré toute sa vie à écrire des romans ; elle termine par une critique plus dure encore