Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/74

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

toutes ses actions, répandait sur elle un charme que ceux qui vivaient auprès d’elle pouvaient seuls apprécier.

Rien ne put altérer cette bonté parfaite : elle triomphait des douleurs les plus aiguës pour animer le regard de la malade d’une reconnaissance aimable et douce : « Je suis heureuse, disait-elle, d’avoir de tels amis pour me soigner. » Elle n’a jamais cessé d’être résignée, et sa résignation était sans efforts, comme toutes ses vertus.

Elle était aussi peu exigeante en fait d’esprit que pour tout le reste ; elle se trouvait bien avec des gens médiocres, et ne s’apercevait même pas de sa supériorité : si elle l’avait aperçue, elle en aurait été embarrassé. Aussi faisait-elle oublier aux autres et son mérite et son talent. J’ai vu plusieurs personnes, intimidées avant de la connaître, par sa réputation, se rassurer bientôt vis-à-vis d’elle, et ne plus songer à la femme supérieure qu’elles venaient admirer, pour ne plus voir que la femme bonne et sensible qu’elles finissaient toujours par aimer.

En général, elle causait peu et écoutait peu la conversation : souvent distraire et préoccu-