Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/9

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que madame Cottin apprit les premiers élémens des lettres et des arts.

Attentive aux heureux progrès du cœur et de l’esprit de sa fille, la mère de Sophie Restaud cultivait son éducation avec un intérêt toujours croissant. Est-il pour le cœur d’une mère une plus douce occupation que celle d’enrichir des trésors de l’instruction l’enfant que la nature a destinée à devenir l’héritière de ses vertus et de ses talens ?

Encore à l’aube de la vie, madame Cottin montrait peu de goût pour les plaisirs bruyans de son âge ; l’étude avait pour elle plus de charmes que les distractions de la société : retirée dans sa pensée, elle donnait peu à la conversation ; cachée dans l’ombre de la modestie, cette imagination, qui devait un jour apparaître avec tant d’éclat, se dérobait à tous les yeux ; rien n’annonçait encore l’auteur de Malvina et de Mathilde.

Mariée, à l’âge de dix-sept ans, à un riche banquier de Paris, elle se trouva tout à coup transportée, du sein de la solitude qui jusque-là avait fait son bonheur, dans l’un des plus beaux hôtels de la Capitale ; mais elle changea de fortune sans changer de caractère : modeste