Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 1.djvu/94

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mauds littéraires le secret, plus vulgaire encore, de dépouiller la semaine de Dubartas de ses rimes boiteuses, de la traduire en prose de catéchisme, d’affecter un style poussif qui s’arrête à chaque membre de phrase pour chanter un oremus en prenant haleine ; d’entonner autant d’hymnes à la Vierge qu’on pose de virgules sur son papier ; de communier à chaque alinéa ; de ne jamais s’engager dans les longueurs d’une période, sans avoir, à tout hasard, reçu les dernières exhortations de son curé, demandé le saint Viatique au bout de chaque paragraphe. Qu’ils sont rares de nos jours les hommes qui ignorent encore l’art de commencer chacun de leurs ouvrages par un dies iræ, de le finir par un de profundis ! N’est-ce pas en s’ouvrant cette nouvelle route à la célébrité, que certain auteur est devenu tout à coup le prototype, l’archimandrite, le citharède, l’hélicogène, le tintinnabulaire de toutes les gloires célestes ? Qu’ils sont nombreux les disciples de ce nouveau maître ! La langue du raisonnement est devenue trop sèche et trop aride : on ne parle plus que par image : on ne doit plus exprimer les idées, il faut les peindre : le papier est devenu une toile, le pinceau