Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/11

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débauche : la présence de sa fille eût été, par la suite, un obstacle à ces réunions, et celle de Malvina, qu’il regardait comme un censeur, lui devint même assez à charge pour qu’il lui fit entendre qu’elle ferait bien de chercher un autre domicile. Malvina, satisfaite de pouvoir emmener avec elle la fille de son amie, le fut aussi de quitter une maison où elle était révoltée de voir les ris indécens d’une bande joyeuse remplacer le deuil, insulter à sa douleur, et outrager les mânes de son amie.

Cependant elle hésitait sur le parti qu’elle devait prendre : lors même qu’elle n’eût pas été trop jeune pour vivre seule, sa fortune ne lui aurait pas permis de prendre une maison. Elle était bien sûre, d’après le caractère de milord Sheridan, qu’il ne fallait pas compter beaucoup sur les secours qu’il donnerait à sa fille ; et puis elle se faisait un secret plaisir de fournir, à elle seule, l’entretien de l’enfant de Clara. Dans cette incertitude, elle écrivit à une parente de sa mère, établie dans les provinces septen-