Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/14

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vaste tapis de neige qui couvrait la terre, offraient à l’œil attristé un austère et monotone tableau ; le froid excessif retenait chacun sous son toit, de sorte que les chemins paraissaient déserts, et les villages inhabités ; les oiseaux se taisaient, et l’onde demeurait immobile ; le sifflement des aquilons et l’airain retentissant interrompaient seuls le silence universel ; seuls, ils disaient au monde que le repos de la nature n’est pas celui de la mort : mais ces images plaisaient à Malvina ; elles sympathisaient avec sa douleur ; cependant elles étaient encore moins sombres que son deuil, moins tristes que son ame. Ensevelie dans de profondes méditations, son regard, sans se fixer sur aucun objet, parcourait tous ceux qui s’offraient successivement à sa vue ; tous devenaient pour elle une source de réflexions affligeantes : « Hélas ! disait-elle, encore quelques jours, et les arbres retrouveront leur verdure, et les fleurs leur parfum ; un feu secret circule dans toutes les sèves ; tout vit dans cette mort apparente ; tout renaîtra