Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/15

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pour aimer, moi seule je n’aimerai plus ; et le temps, en s’écoulant, ne peut plus m’apporter d’autre bien que de m’approcher de mon dernier jour. »

Miss Tomkins, Pierre, vieux domestique français, et la petite Fanny, étaient les seuls compagnons de voyage de Malvina : elle avait fait monter Pierre dans la voiture, aimant mieux retarder sa marche d’une journée, que de le laisser exposé au froid. Vivement touchés de l’état de leur maîtresse, ni lui, ni miss Tomkins n’osaient interrompre son silence, et la respectaient trop pour hasarder de la consoler. La seule petite Fanny osait lui parler ; et cette voix qui avait déjà quelque ressemblance avec celle de sa mère, tout en faisant frémir le cœur de Malvina, lui apportait le seul plaisir qu’elle fût susceptible de goûter encore.

Au bout de dix jours Malvina arriva au lieu de sa destination, dans la province de Bread Alben, qui sépare l’Écosse septentrionale de la partie méridionale. Le château de mistriss Birton était situé à quelques