Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/46

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Cette jeune personne, quoique âgée à peine de dix-sept ans, a déjà de rares talens, et ses soins pourront vous être utiles pour la jeune orpheline que vous avez auprès de vous. — Malvina répondit avec douceur qu’elle serait charmée de jouir des talens de miss Melmor pour son propre compte, mais qu’elle serait bien fâchée d’employer un seul de ses momens à la tâche pénible d’enseigner un enfant ; qu’un pareil soin ne pouvait être pris que par une mère. — Mais, si je ne me trompe, madame, lui dit mistriss Melmor, cette jeune miss n’est pas votre fille ? — Non, madame, répondit Malvina en retenant ses larmes ; mais le malheur la rendue plus qu’une fille pour moi. — Ah ! j’entends : sa mère était votre amie, et vous l’avez adoptée à sa mort… — De grâce, n’interrogez pas ma cousine sur un article aussi délicat, interrompit mistriss Birton ; je n’ai pas osé moi-même lui en parler encore, je sais trop qu’il est des blessures que le temps seul peut guérir. — Mais il en est, ajouta Malvina, sur lesquelles le temps