Page:Cottin - Œuvres complètes, Ménard, 1824, tome 2.djvu/47

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passe en vain ; il ne les guérit pas. — Ne désespérons de rien, ma chère, lui dit mistriss Birton en la baisant doucement sur le front, nous verrons un jour ce que pourra sur vous le zèle de ma sincère amitié. — Durant cette conversation, M. Prior n’avait point ouvert la bouche ni cesse de regarder Malvina. Ce visage abattu et décoloré lui paraissait ce qu’il avait vu de plus touchant au monde ; chaque mot qu’elle prononçait remuait vivement son cœur, et il s’étonnait que d’autres voix osassent se mêler aux doux sons de la sienne. En vain cherchait-il à se rappeler les plus intéressantes femmes qu’il avait connues ; aucune ne pouvait entrer en comparaison avec Malvina. Miss Melmor fut la première à s’apercevoir, ou, du moins, à remarquer sa préoccupation. Je me trompe fort, dit-elle, si la tristesse de madame de Sorcy n’a pas déjà gagné M. Prior, et s’il n’est-pas au moment de pleurer avec elle sur des malheurs qu’il ne connaît pas encore ; que sera-ce donc si elle les lui raconte ? — Et que pourrai-je ap-