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LE MARQUIS.

Celle de ton corsage.

ANNETTE.

On m’a défendu de la donner… je ne sais pas pourquoi.

LE MARQUIS.

Eh bien !… n’importe… Tiens… ce fin mouchoir… (Il tire de la poche d’Annette une brassière.) Hein ? qu’est-ce que cela ?

ANNETTE.

Ça ? c’est une brassière, monseigneur.

LE MARQUIS.

Une brassière à qui ? à qui ?

ANNETTE.

A moi, monseigneur.

LE MARQUIS.

Jour de Dieu !… une brassière dans la poche d’une… moi qui m’attendrissais sur son petit mouton ; mais, petite malheureuse !…

ANNETTE.

Eh bien ! qu’est-ce qu’il a donc ?

COUPLETS.
I
–––––––––Une brassière,
––––––J’ n’ vois pas vraiment, monseigneur,
––––––D’où peut venir votre fureur ?
––––––Quel mal ai-je donc bien pu faire,
––––––En tricotant avec mon cœur
–––––––––Une brassière ?
II
–––––––––Une brassière,
––––––D’un chérubin blond, d’un enfant,
––––––N’est-ce pas l’ premier vêtement ?
––––––Et l’innocence sur la terre
––––––A-t-elle un emblème plus charmant
–––––––––Qu’une brassière ?