Page:Créquy - Souvenirs, tome 7.djvu/11

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ou profession du père et de la mère de l’enfant que vous allez ondoyer c’est la première prescription qui se trouve indiquée par le rituel.

Le Grand-Aumonier prit la liberté de lui répondre que ceci n’était et ne devait être indispensable que lorsque l’administrateur du sacrement ne connaissait ni la famille ni les parens du néophyte, et lorsqu’on allait enregistrer les noms de l’enfant pour lui constituer un état civil ; mais que ce n’était pas lui, Cardinal et Grand-Aumônier, qui devait écrire tout cela sur les registres de la chapelle, et que tout le monde savait très bien que Madame Royale était la fille légitime du Roi, frère aîné de Monsieur.

Là-dessus, voici le docte parrain qui s’adresse au Curé de Notre-Dame, lequel assistait d’office à la cérémonie, parce que son église paroissiale est celle du château. — Monsieur le Curé, lui dit-il avec un ton formaliste, vous avez fait et dû faire un plus grand nombre de baptêmes que M. le Cardinal, et je vous prie de nous dire si mon objection n’est pas fondée.

Cet ecclésiastique inclina respectueusement sa tête, en disant que la chose était de prescription générale, mais que dans la circonstance où l’on se trouvait, il ne se serait pas conduit autrement que Monseigneur le Cardinal…

— Il n’y a jamais d’autre Monseigneur que nous autres, en notre présence, épilogua son Altesse Royale, et le pauvre Curé fut bien confus d’avoir négligé cette partie de cérémonial. Comme il apparaissait visiblement de ces observations de Monsieur,