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DIVISION DU POEME 109

instants au cœur de la poésie homérique avant de se risquer à lui demander son secret.

Un mot d’abord de la division extérieure du poème. V Iliade est aujourd’hui répartie, comme VOdyssée, en vingt-quatre livres ou rhapsodies^. Chacun de ces livres est désigné par une des lettres de l’alphabet ionien, qui devint, comme on le sait, à partir de l’an 403 avant notre ère, l’alphabet attique officiel, et plus tard resta comme l’alphabet commun de tous les Grecs*. Dans la Vie c^llomère, attribuée à Plutarque, il est dit que cette division fut l’œuvre du célèbre critique alexandrin Aristarque’; elle ne remonterait point par conséquent au delà du second siècle avant notre ère. Eustathe confirme ce témoignage en l’obscurcissant; car, en même temps qu’Aristarque, il nomme, comme auteur de cette même division, un autre critique alexandrin presque aussi célèbre, Zénodote, sans distinguer la part de chacun*. Quel qu’en soit l’auteur, il paraît certain

sur chacune d’elles pour la restituer à son premier auteur. Contentons-nous de dire que l’analyse donnée par Bcrgk dans son Histoire de la littérature grecque et les Prolégomènes de W. Christ nous ont été particulièrement utiles, comme résumant beaucoup de travaux antérieurs.

1. Le mot rhapsodies employé par Eustathe dans son com- mentaire pour dcsiguer les livres de Y Iliade est tout à fait impropre, bien qu’il ait passé dans l’usage ; car il semblerait impliquer que chaque livre a formé, en un temps quelconque, une unité de récitation, ce qui n’est pas. Le terme de chants, dont on se sert quelquefois, ne convient pas mieux, et la raison en est la même. Ce sont des livres à proprement parler, ou plutôt des tomes, c’est- à-dire des sections destinées à former des groupes de même importance ou peu s’en faut.

2. F. Lenormant, art. Alphahetum, dans le Dictionnaire des Antiquités de Daremberg et Saglio.

3. [Plutarque], Vie d’Homère, c. 4.

4. Eustathe, Comment, sur l’Iliade, p. 5 (Sta)lbaum).