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•>'i2 CHAPITRE IV — L ART DANS LILUDE

ne donne mieux l'idée de son énergie puissante, que le calme apparent avec lequel le jeune héros se laisse enlever liriséis. une fois qu'il a arrêté le projet et la forme de sa vengeance. Cet enlèvement était, il est vrai, donné par la légende, et le poète ne l'a pas créé. Mais ce qui lui appartient en propre, c*est cette modération dans la plus violente colère, qui traduit si admirablement la profondeur de la bles- sure et la force du ressentiment :

" Salut, hcraut<, messagers de Zeus et des hommes : appro- chez ; ce n'est pas à vous que j'en veux, c'est à Agamemnon qui vous envoie ici à cause de la jeune Briséis. Allons, noble Patroule, fais sortir la jeune fille et remets-la leur pour qu'ils remmènent. Mais qu'en même temps ils me soient témoins devant les dieux bienheureux et devant les hommes moKels. et aussi devant le roi violent, si jamais il a. besoin de moi pour écarter des autres un désastre. Car il est en proie à un vertige de mort, et il ne sait pas réfléchir à la fois au passé et à l'avenir pour assurer le succès des Achéens auprès des vaisseaux ^ »

Dans la scène de Y Ambassade, nous retrouvons la même amo. Rica n'y a faibli. C'est un dramatique spectacle que le réveil de celle grande colère après les paroles allables adressées par Achille aux dé- putés qui sonl ses botes. Le contraste est saisissant entre cctlc noble courloisie, cette fierlé douce et bienveillante, el rcniporlcmenl soudain de la passion qui s'exaspère au luoindie contact. 1/injure est aussi vive qu'au premier instant, et toutes les forces de cette nature hcroûiue se soulèvent en tumulte autour du ^rief unicjue qui domine toutes ses pensées. — laissons à la Mort d Hector. Acbille y

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