Page:Cuvier - Règne animal 1829 vol I.djvu/93

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l’animal est plus parfait. Dans l’homme, c’est exclusivement une portion restreinte du cerveau ; mais dans les reptiles, c’est déjà le cerveau et la moelle entière, et chacune de leurs parties prise séparément ; en sorte que l’absence de tout le cerveau n’empêche pas de sentir. L’extension est bien plus grande encore dans les classes inférieures.

La perception acquise par le moi produit l’image de la sensation éprouvée. Nous reportons hors de nous la cause de la sensation, et nous nous donnons ainsi l’idée de l’objet qui l’a produite. Par une loi nécessaire de notre intelligence, toutes les idées d’objets matériels sont dans le temps et dans l’espace.

Les modifications éprouvées par les masses médullaires y laissent des impressions qui se reproduisent, et rappellent à l’esprit les images et les idées : c’est la mémoire, faculté corporelle qui varie beaucoup selon l’âge et la santé.

Les idées qui se ressemblent, ou qui ont été acquises en même temps, se rappellent l’une l’autre : c’est l’association des idées. L’ordre , l’étendue et la promptitude de cette association constituent la perfection de la mémoire.

Chaque objet se présente à la mémoire avec toutes ses qualités ou avec toutes les idées accessoires.

L’intelligence a le pouvoir de séparer ces idées accessoires des objets, et de réunir celles qui se retrouvent les mêmes dans plusieurs objets sous une idée générale, dont l’objet n’existe réellement