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Page:Dancourt-Les oeuvres de monsieur Dancourt-Vol7-1729.djvu/117

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COMÉDIE.

FABRICE.

Et la mienne eût été fort en défaut, ma mie

JACINTE.

Oh ! le plaiſant magot !

FABRICE.

Oh ! le plaiſant magot ! Le drôle de guenon !

JACINTE.

Tu le prens-la vraiment ſur un fort joli ton.

FABRICE.

Et ſur quel ton, dis-moi, le prens-tu donc toi-même.

JACINTE.

Mais moi, je crois aſſez mériter que l’on m’aime.

FABRICE.

Parbleu, croîs-tu de moi, que je penſe autrement ?
Va, va, Monſieur vaut bien Madame, aſſurément.
Si pourtant tu veux être aujourd’hui ſans rancune,
Je te regarderai comme bonne fortune.

JACINTE.

Sans rancune avec toi ! cela ne ſe peut pas,
Tu nous cauſas hier un trop grand embarras.

FABRICE.

Bon, bon, je menois l’un, & toi tu menois l’autre.
Hé bien, nous avions fait entrer chacun le nôtre.
Nous n’avons là-deſſus rien à nous reprocher.
Eſt-ce nous, après tout, qui devons nous fâcher ?
Que nos maîtres entr’eux ſongent à la vangeance.
Mais nous, vivons gaillards en bonne intelligence.

JACINTE.

C’eſt aſſez bien penſer.

FABRICE.

C’eſt aſſez bien penſer.Vivent les gens d’eſprit,
N’eſt-ce pas ? touche donc, ſans rancune.

JACINTE.

N’eſt-ce pas ? touche donc, ſans rancune.Il ſuffit,
Je te pardonne, va.