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Page:Dancourt-Les oeuvres de monsieur Dancourt-Vol7-1729.djvu/92

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LA TRAHISON PUNIE,

JACINTE.

Va penſer qu’il le fuit ? Le beau ſujet de crainte ?
Ma foi que D Juan penſe ce qu’il voudra ;
Pourvu qu’il aille au diable, on s’en conſolera.
Mais voici D. Félix : qu’il eſt ſombre, Madame ?
Tenons-nous bien.


Scène III.

LÉONOR, JACINTE, D. FÉLIX.
D. FÉLIX.

Tenons-nous bien.QUe j’ai d’inquiétude en l’ame ?

JACINTE.

Mais plus que nous, je gage.

D. FÉLIX.

Mais plus que nous, je gage.Ou je ſuis fort trompé,
Ou d’un chagrin fort vif D. Juan occupé.
Qu’eſt-ce ? vous me ſemblez interdite, inquiète.

JACINTE.

Elle n’a pas ſujet d’être fort ſatiſfaite.

D. FÉLIX.

Hé pourquoi donc ?

JACINTE.

Hé pourquoi donc ? Pourquoi, nous le demandez-vous ?
Vous lui faites, Monſieur, eſperer un époux,
L’époux vient, & d’abord à la première vûë,
On tombe en pamoiſon, tant on a l’ame émûë :
Pour vous mieux obéir on ſe livre à l’amour,
Et l’on en prend, Dieu ſçai… Puis dès le même jour
Cet époux trop aimé, que la grêle accompagne,