Page:Dante - La Divine Comédie, Le Purgatoire, trad. Ratisbonne, 1865.djvu/13

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tica du Dante, le Purgatoire, traduit en vers comme l’Enfer, autant que possible vers par vers et toujours tercet par tercet. Ainsi j’essaie, on le voit, avec notre langue française du dix-neuvième siècle, ce que Grangier, qui aurait lui-même besoin de traduction aujourd’hui, a fait au seizième avec les ressources d’une langue moins façonnée, mais plus libre, plus vive, plus variée dans ses tours, plus riche et plus rapprochée de l’idiome de Dante.

« Ceux, écrivait naïvement ce vieux traducteur dans son épître dédicatoire à Henri IV, qui entreprendront après moi la même besogne, pourront témoigner que cela ne saurait se faire sans beaucoup de peine et de travail et sans se mordre les ongles plus d’une fois. »

Grangier disait vrai, j’en lève la main. Mais j’ajoute que cette besogne ne saurait se faire aussi sans beaucoup de plaisir. Dante récompense lui-même les fatigues que Dante a données ! Que de fois, dans cette longue marche où je suis à pas comptés ce poète souverain, fasciné par un intérêt étrange et malgré de passagères défaillances, il m’a paru que ma tâche était comme la montagne du Purgatoire :

« Che sempre al comminciar di sotto è grave
E quanto uom più va su, e men fa male. »

« Au début tout en bas la pente est difficile,
Mais plus on monte et moins le chemin paraît dur. »