Page:Dante - La Divine Comédie, Le Purgatoire, trad. Ratisbonne, 1865.djvu/22

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vent noir des enfers ; ceux qui ont cédé à la fureur s’entre-déchirant dans la bourbe d’un marais ; les assassins et les tyrans plongés dans une fosse de sang bouillant ; les vils flatteurs croupissant dans les privés humains ; les hommes de faux dehors, les hypocrites, couverts de chapes qui semblent au dehors brillantes et dorées, mais qui sont de plomb et dont le poids les écrase ; les fauteurs de divisions et de discordes, les membres mutilés et divisés à coups de glaive. Les faussaires et les alchimistes sont rongés d’ulcères. Ils ont fait de faux alliages en altérant les métaux, et la lèpre qui les dévore c’est un alliage impur qui altère leur chair. Le rapport est souvent subtil, mais il existe toujours. Ainsi, dans les sept plates-formes circulaires de la montagne du Purgatoire, où sont punis les sept péchés capitaux, on verra les orgueilleux ployant leur tête altière sous d’énormes fardeaux ; l’envieux à l’œil chagrin, les paupières closes et cousues ; ceux qui se sont abandonnés à la colère enveloppés de fumée ; les paresseux courant sans repos et sans trêve ; les avares et les prodigues prosternés la face contre la terre dont ils n’ont aimé que les biens éphémères ; les gourmands, desséchés, haletant devant une onde fraîche, affamés auprès de fruits délicieux ; les luxurieux marchant dans les flammes.

Cette logique dans l’imagination n’est pas ce