Page:Dante - La Divine Comédie, Le Purgatoire, trad. Ratisbonne, 1865.djvu/24

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On pourrait poursuivre aisément la comparaison. Cette symétrie dans la variété, cette régularité de rapports systématiques donnent à toute la construction de la trilogie dantesque je ne sais quelle solidité imposante et terrible. Cette régularité fait paraître aussi la fiction plus authentique. Il semble que l’imagination n’a pu créer, en la tirant de son propre sein, l’admirable ordonnance de ces royaumes d’outre-tombe et que le poète les a vus comme il les a décrits. Ainsi l’émotion est au comble et tout concourt à la puissance de l’effet, tout, jusqu’à cette spirale uniforme de tercets enchaînés l’un à l’autre en nombre à peu près égal dont chaque chant se compose. Le dernier vers soude la chaîne, vers magistral qui achève presque toujours d’un trait suprême un récit ou un tableau. Le poète le frappe plus énergiquement sur son enclume d’airain et d’or. On croit entendre l’écho qui prolonge le son dans les abîmes, et il retentit chaque fois dans le cœur.

Mais je m’arrête. On a repris récemment avec de nouveaux frais d’érudition les explications ingénieusement sophistiques de l’Italien Rossetti.

J’ai essayé de rétablir brièvement le vrai caractère de Dante et d’indiquer en même temps quelques traits moins observés de sa poésie que l’étude du Purgatoire après l’Enfer met plus en relief ; mais