Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/113

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frapper celle en qui Dieu mit tant de grâces. O Mort, éveille promptement ta pitié, si tu en as ; car il me semble déjà voir le ciel s’ouvrir, et les anges de Dieu venir ici-bas, voulant emporter l’àme sainte de celle en l’honneur de qui l’on chante là-haut.

Canzone, tu vois bien comme est frêle le fil auquel tient mon espérance, et ce que je puis sans cette Dame : c’est pourquoi, avec ton raisonnement doux et modeste, lève-toi, ma nouvelle fille, fais diligence ; car c’est par la confiance que j’ai en toi que s’est élevée ma prière ; et avec cette humilité que tu répands sur tes actions, 6 ma Canzone pieuse, va devant la Mort, de manière à rompre les portes de sa cruauté, et obtiens la faveur d’un heureux résultat. Et s’il arrive que par toi soit repoussée sa décision mortelle, fais que la nouvelle en parvienne à ma Dame, et lui rende le courage, de sorte qu’elle fasse encore au monde le don de sa personne, cette àme noble, à laquelle j’appartiens !