Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/140

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CANZONE VII.

L’hiver enveloppe cl glace la nature ; Amonr esl tonjonrs brûlant dans son cœur.

Je suis arrivé au point de la roue (année) où l’horizon, quand le soleil se couche, nous fait le ciel double - et l’étoile d’Amour se tient là éloignée par le rayon luisant, qui l’enfourche si obliquement qu’il lui sert de voile. Cette planète, qui réchauffe le froid glaçant, se montre tout entière à nous par le grand arc, dans lequel chacune des sept (planètes) répand peu d’ombre Et cependant ne se disperse un seul des pensers d’Amour, dont j’ai chargé mon esprit, lequel est plus tenace que la pierre — à garder profondément l’image d’une pierre.

Des sables d’Ethiopie se lève le vent-voyageur, chassant l’air par la sphère du soleil, qui alors le réchauffe ; il passe la mer, d’où il amène une telle abondance de nuages, que, si un autre (vent) ne la dissipe pas, cet hémisphère se ferme, se soude tout entier, et puis se résout et tombe en blancs flocons de froide neige et en pluie ennuyeuse, ce dont l’air s’attriste et pleure entièrementEt Amour, qui retire ses rets au ciel par le vent qui s’élève, ne m’abandonne