Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/141

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pas, tant est belle, dame — cette cruelle qui m’est donnée pour dame.

Tout oiseau qui suit la chaleur, s’est enfui du pays d’Europe, qui ne perd jamais les sept étoiles glacées ; les autres ont imposé silence à leur voix pour ne plus la faire résonner jusqu’au temps de la verdure, si ce n’est pour pousser un gémissement ; et tous les animaux qui sont gais de leur nature sont dégagés d’Amour, parce que le froid amortit leur être :… Et le mien (être) éprouve plus d’Amour ; les doux pensers ne me sont point enlevés, ni ne sont mis en fuite par le temps, — mais une dame me les inspire, il y a peu de temps.

Elles ont passé leur saison, les feuilles que l’influence du Bélier fait sortir du sol pour orner la nature, et l’herbe est morte, et tout rameau vert se dérobe h nous, excepté sur le pin, le laurier et le sapin, ou tout autre qui conserve sa verdure. La saison est si piquante et si rude, qu’elle fait mourir les fleurs sur les cêtes qui ne peuvent supporter le givre Et l’amoureuse épine, Amour ne me l’ôte cependant point du cœur, parce que je suis résolu à la porter toujours, — tant que je serai en vie, si je vis toujours.

Les fleuves versent les eaux (rendues) fumeuses par les vapeurs que la terre a dans le ventre, et que du fond de l’abime elle tire en haut (du sol), ce qui fait qu’une promenade par un beau jour me