Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/145

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pitié de moi, qui ai si peu de bons instants ; entre désormais dans mon cœur, il en est bien temps, afin que, par toi, ne s’échappe plus au dehors cette froideur qui ne me laisse pas, comme certains autres, avoir du bon temps ; et si tu me fais supporter ton temps orageux dans un tel état, cette gracieuse pierre voudra me coucher sous une étroite pierre pour ne plus m’en lever, sinon longtemps après, quand je verrai s’il exista jamais dans le monde une dame belle comme cette cruelle dame.

Canzone, je porte dans mon esprit (cette) Dame de telle sorte que, quoique à propos de tout elle soit pour moi une pierre, elle me donne du courage, là où tout homme me semble glacé ; si bien que je brûle de tenter, par cette froidure, la nouveauté qui brille dans ta forme, et qui jamais ne fut imaginée en aucun temps.

FIN DU LIVRE TROISIÈME.