Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/165

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rendra-t-il ? Je l’ignore ; parce qu’un tel cercle (une telle croûte) l’environne, que rien de là-haut n’arrose (ne lave) cette faute de la raison (son avarice), qui ne se corrige point. S’il veut dire : « Je suis pris (le servage s’empare de moi) !» ah ! comme il montre une faible résistance, le seigneur (la vertu) que l’esclave (le vice) a surmonté ! Ici se redouble la honte, si bien elle se garde là où j’ai montré, — à vous, sots et trompeurs, et à d’autres, cruels, — que vous voyez aller nus par les collines et par les marais des hommes devant qui le vice s’est enfui, et que vous (vous) tenez (sous un) vêtement… d’ignoble fange !

Qu’elle se pose en face de l’avare, la vertu qui invite ses ennemis à la paix ; (qu’elle s’y pose) avec une parole agréable, pour l’attirer à elle mais il en est peu digne, parce qu’il refuse toujours la nourriture (la parole de la vertu). Puisqu’elle l’a entouré, en suppliant beaucoup, qu’elle jette vers lui des aliments autant qu’il lui en faut ; mais il n’ouvre point son aile, et il arrive là quand elle en est partie. Il est si visible que cela l’ennuie,—quoique ce (soit pour lui) donner de la force, — que le remerciment ne sort pas du bienfait. Je veux que chacun m’entende : qui avec son indifférence, qui avec sa mine hautaine, qui avec son apparence triste, change le donné en un vendu si cher, que l’on sait seul qui paye une telle emplette. Vous voulez savoir si le