Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/181

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CANZONE II.

Profonde donleur que lui fait épronver son éloignement de sa Dame.

A la belle étoile (le soleil) qui mesure le temps ressemble la Dame qui m’a enamouré, placée dans le ciel d’Amour, et comme celle-ci, de sa figure, fait de jour en jour le monde illuminé, de même fait celle-là, — pour le cœur des (personnes) nobles et de celles qui ont du mérite, — avec l’éclat qui demeure sur son visage : et chacun l’honore, parce qu’on voit en elle une parfaite lumière, par laquelle la vertu arrive entière dans l’esprit de celui qui devient amoureux d’elle (de cette Dame). Et le fait est, qu’elle colore ce ciel d’une clarté qui sert de guide aux bons, avec la splendeur qu’apporte sa beauté.

De (cette) belle Dame, bien plus que je ne le fais connaître, je suis parti épris au degré qui convient pour elle, et je porte peint dans mon esprit le visage d’où proviennent les pleurs douloureux que mes yeux répandent : « O belle Dame ! à lumière ! que je verrais, si j’étais là d’où je suis parti !… » Dolent, consterné, (ainsi) dit en lui-même et en pleurant (mon) cœur plaintif. Je la porte beaucoup plus