Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/229

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Vie Nouvelle, M. Delécliue nous montre Dante comme le père du roman moderne ; et, a I appui de cette assertion, il donne une analyse succincte et charmante de tout ce premier livre, qui n’est autre, a dire vrai, que le roman poétisé du premier amour du grand Florentin. — Néanmoins, malgré notes et sommaires, on fera bien de recourir à la Vie Nouvelle, dans laquelle Dante analyse el commente lui-même toutes ses impressions amoureuses.

Sonnet i (page 37).

Te sonnet est une espèce de missive poétique envoyée par Dante à tous les diseurs d’amour en rime, pour leur demander leur avis sur un songe qu’il a eu. Trois de ces réponses sont parvenues jusqu’à nous : celle de Dante da Majano, de Cino da Pistoja et de Guido Cavalcanti. Elles ont chacune un caractère bien tranché.

— Dante da Majano, esprit peu cultivé, ne s’ingénie pas à trouver le mot de l’énigme ; il se moque de Dante, l’appelle cerveau malade, et termine en lui disant : « …Telle est mon opinion,… dont je ne changerai pas, « jusqu’au moment où je pourrai faire voir tes urines au « médecin. »

— Cino da Pistoja avait plus de délicatesse dans l’esprit ; mais son imagination restait toujours tempérée. En homme raisonnable et positif, il prédit à son ami un amour naturel et heureux : « …Amour se montra gai, « venant à toi pour le donner ce que le cœur demandait, « de comprendre deux cœurs ea un seul… »