Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/231

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Les trois premiers vers sont une traduction d’un passage de Jérémie. Il peut être curieux de comparer :

« O vos qui transitis per fiant, attendite et videte si est dolor sicut dolor meus. »

ii O voi, che per la via d’Amor passate, Attemlete, e guardate

S’egli è dolore alcun, quanto’l mio grave. »

Sonnet n (page 39).

Cette pièce et la suivante, ainsi que les sommaires l’indiquent, sont faites sur la mort de la même personne, amie de Béatrice. « Après le départ de cette dame (celle de la ballade qui précède), il plut au maître des Anges, dit Dante dans la Vie Nouvelle, d’appeler au milieu de sa gloire une autre jeune dame de cette ville, dont la grâce et la beauté charmaient les habitants. Je vis son corps inanimé au milieu de beaucoup de dames qui pleuraient. Me rappelant de l’avoir vue faisant compagnie a cette noble personne (Béatrice), je ne pus me tenir de verser quelques larmes ; et même en pleurant, je me proposai de dire quelques paroles de sa mort, en bon souvenir de ce que je l’avais vue plusieurs fois avec ma Dame. »

Dante, tout le long de sa Pila Nuova, suit simultanément trois formes différentes : — 1° le récit, ou l’exposé, bien détaillé en prose ; — 2" le même sujet resserré dans le cadre des Rimes ; — 3° l’analyse et le commentaire de ce même sujet ou récit.

Le passage que nous venons de citer donnera un échantillon de l’exposé en prose.