Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/254

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Sonnet xvi (page 96).

Le poète revient encore sur les yeux de sa Dame ; mais il y revient cette fois avec un sonnet qui est un des plus beaux que ces yeux aient inspirés. Il y a dans ces quatorze vers une couleur et un mouvement admirables.

Sonnet xvii (page 97).

Voilà un sonnet que l’érudition a singulièrement gâté, et qui, gracieux d’intention, dans la traduction est presque barbare. — Pour le comprendre un peu, il faut d’abord connaître l’astronomie de Dante, puis prêter aux planètes, dont le poëte emploie les noms scientifiques, le sens qu’y trouve et surtout l’influence que leur attribue l’astrologie. — C’est bien là de la poésie du moyen âge ; elle porte avec elle son cachet reconnaissable. — Dante a tenu à faire entrer dans son sonnet le nom de ses sept planètes.

Le système de Dante est qu’il y a dix cieux ou sphères : sept pour les planètes, la Lune, llercure, Vénus, le Soleil (qu’il appelle souvent la grande planète ou la grande étoile), Mars, Jupiter et Saturne ; dans la huitième sphère il place les étoiles fixes ; vient ensuite le premier Mobile, et enfin l’Empyrée. La terre, selon lui, est le centre immobile de tout l’univers.

Il fait ressembler Béatrice à Jupiter ; il lui prête la splendeur du Soleil, l’éloquence de Mercure, la chasteté de Diane (la Lune), et l’amour de Vénus. — Il ne faut pas prendre tout cela à la lettre ; il y a dans ces comparaisons