Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/263

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payé, et au delà, de mon abnégation, et, plus encore, que c’est à tort que j’ai le nom de serviteur, » etc. ?

Canzone iv (page 120).

Dans le même esprit et dans le même but que pour la canzone précédente, M. Arrivabene compare un passage de celle-ci avec un vers de la Divine Comédie, et conclut a la paternité de Dante pour cette pièce. — Le poêle dit dans cette canzone, en parlant de sa mémoire : « Secondo che ii Irova v Nel libro delta mente che vien mena, » ce qui ressemble assurément au cinquante-quatrième vers du chant xxm du Paradis : « Del libro, che’t prelerito rasscgna. »

Nous ne savons si, en lisant attentivement cette pièce, on n’aurait pas le regret (pour ne pas dire la douleur) de deviner qu’elle s’adresse à une autre qu’à la chaste idole que le Florentin adora dans son cœur ?…

Canzone v (page 124).

Béatrice est morte en 129O ; Dante a été condamné à l’exil en 1301, et voilà encore un chant d’amour du poëte exilé !… Ombre de Béatrice, si tu entends, ferme un instant ton oreille, ou adresse à ton amant des reproches comme ceux qu’il se fait lui-même adresser par toi dans certain passage de la Divine Comédie !

« Et vous, (vous) êtes celle que j’aime le plus »ô Dante ! ces mots-là, devais-tu les dire pour une autre que la fille de Porlinari ?…

Quel contraste ! à côté de cet amour changeant, cette