Page:De Bougainville - Voyage autour du monde, 1771.djvu/226

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

elle fut tranquille à terre et à la mer ; Le 14 au matin, les vents étant à l’est, j’ordonnai à L’Étoile, qui avait son eau faite et tout son monde à bord, d’appareiller et de sortir par la nouvelle passe du nord. Nous ne pouvions mettre à la voile par cette passe qu’après la flûte mouillée au nord de nous. A onze heures elle appareilla sur une haussière portée sur nous, je gardai sa chaloupe et ses deux petites ancres ; je pris aussi à bord, dès qu’elle fut sous voiles, le bout du câble de son ancre du sud-est mouillée en bon fond. Nous levâmes alors notre grande ancre, allongeâmes les deux ancres à jet, et par ce moyen, nous restâmes sur deux grosses ancres et trois petites. A deux heures après midi nous eûmes la satisfaction de découvrir L’Étoile en dehors de tous les récifs. Notre situation dès ce moment devenait moins terrible ; nous venions au moins de nous assurer le retour dans notre patrie, en mettant un de nos navires à l’abri des accidents. Lorsque M. de la Giraudais fut au large, il me renvoya son canot avec M. Lavari Leroi qui avait été chargé de reconnaître la passe.

Nous travaillâmes tout le jour et une partie de la nuit à finir notre eau, à déblayer l’hôpital et le camp.

J’enfouis près du hangar un acte de prise de possession inscrit sur une planche de chêne avec une bouteille bien fermée et lutée contenant les noms des officiers des deux navires. J’ai suivi cette même méthode pour toutes les terres découvertes dans le cours de ce voyage. Il était deux heures du matin avant que tout fut à bord ; la nuit fut assez orageuse pour nous causer encore de l’inquiétude, malgré la quantité d’ancres que nous avions à la mer.

Le 15 à six heures du matin, les vents étant de terre et