Page:De Bougainville - Voyage autour du monde, 1771.djvu/345

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quart de lieue de terre. Nous étions par vingt-sept brasses d’eau, fond de sable et vase.

L’Étoile mouilla près de nous, plus dans l’ouest-nort-ouest.

A peine avions-nous jeté l’ancre que deux soldats hollandais sans armes, dont l’un parlait français, vinrent à bord me demander, de la part du résident du comptoir, quels motifs nous attiraient dans ce port, lorsque nous ne devions pas ignorer que l’entrée n’en était permise qu’aux seuls vaisseaux de la Compagnie hollandaise. Je renvoyai avec eux un officier pour déclarer au résident que la nécessité de prendre des vivres nous forçait à entrer dans le premier port que nous avions rencontré, sans nous permettre d’avoir égard aux traités qui interdisaient aux navires étrangers la relâche dans les ports des Moluques, et que nous sortirions aussitôt qu’il nous aurait fourni les secours dont nous avions le plus besoin. Les deux soldats revinrent peu de temps après pour me communiquer un ordre signé du gouverneur d’Amboine, duquel le résident de Boëro dépend directement, par lequel il est expressément défendu à celui-ci de recevoir dans son port aucun vaisseau étranger. Le résident me priait en même temps de lui donner par écrit