Page:De Musset - Voyage en Italie et en Sicile, 1866.djvu/298

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dans une indifférence absolue, dont je suis prêt à dire mon mea culpa, si on l’exige.

Les habitants de Pise sont hospitaliers, très-polis pour les étrangers, mais de cette bonne politesse italienne qui entre franchement en conversation et passe par-dessus les façons et l’étiquette. Un soir, nous prenions des glaces en plein air devant un petit café situé près du pont en marbre. Des étudiants parlaient entre eux d’une jeune fille qui devait prendre le voile dans peu de temps par suite d’un grand chagrin.

— Je voudrais bien, disais-je à.M. Y..., connaître ces messieurs et leur faire conter l’histoire de^ cette jeune fille malheureuse.

Aussitôt un des étudiants nous aborda d’un air tout à fait ouvert et cordial ; après quelques mots de civilité, il nous apprit qu’il était d’Arezzo, et qu’il suivait à Pise le cours du célèbre professeur Pilla. Nous demandâmes de la limonade à la neige, et le jeune Arétin s’empressa de npus contenter en nous faisant dans sa langue le récit que nous désirions entendre, et auquel je tâcherai de ne rien changer en le traduisant.