Page:De Musset - Voyage en Italie et en Sicile, 1866.djvu/299

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Vos seigneuries, nous dit l’étudiant, ont sans doute observé qu’il existe encore, dans ces contrées, quelques descendants de la race guerrière qui résista aux armes de Scylla lui-même. Si la conquête de l’Etrurie était à refaire, les Romains d’aujourd’hui n’en viendraient pas à bout. Arezzo devrait être la capitale de l’Italie à cause de sa position au centre du pays et de la supériorité incontestable de ses habitants en mérite et en courage. Pise, quoique Etrusque aussi, ne saurait avoir la même prétention.

— Ce que je vois de plus clair, répondis-je, c’est que chacun, en Italie, élève sa ville natale bien au-dessus des autres. Mais poursuivez, je vous prie.

L’an passé, reprit l’étudiant, il y avait ici deux jeunes gens qui suivaient les cours de l’université ; l’un était Arétin et l’autre des environs de Pise. C’étaient de véritables Etrusques de corps et d’esprit ; tous deux de stature colossale, doués d’une force physique presque fabuleuse et beaux comme des gladiateurs, si ce n’est que l’un avait les jambes un peu longues et l’autre les épaules trop carrées. Andronico le Pisan soulevait un banc de pierre sur son