Page:De Musset - Voyage en Italie et en Sicile, 1866.djvu/74

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Les Français, dit-on, s’engouent promptement et oublient de même ; les Italiens peuvent bien en cela nous donner la main ; leur engouement est plus exagéré que le nôtre et ne dure pas davantage. Lorsque je visitai, pour la première fois, le musée Borbonico à Naples, j’examinai avec attention la suite de tableaux qui représente dans les plus grands détails la révolution de 1648. Ce sont des ouvrages plus remarquables par leur intérêt historique et leur exactitude que par le mérite du pinceau. On y voit le soulèvement du peuple, les massacres des nobles, l’élévation de Masaniello, sa mort et la rentrée des Espagnols dans la ville. Or le règne de ce pêcheur n’a duré que dix jours et le retour de Don Juan d’Autriche n’eut lieu qu’au bout de six mois. Dans cet intervalle, M. de Guise fut chef de la république et il n’est pas plus question de lui que s’il n’eût jamais existé ; les gens éclairés eux-mêmes ne savent pas en quoi son histoire se rattache à celle de Naples. Cependant ce prince, étant exilé à Rome sous le ministère de Mazarin, fut prié instamment par les