Page:De Scudery - Eudoxe, tragi-comédie, 1641.djvu/115

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Le corps de l'innocent et celui du bourreau.

Loin, profane, loin d'elle, et loin de ces rivages,

Va mourir au milieu de cent tigres sauvages ; [1890]

Et tiens pour assuré, qu'en ce lieu plein d'effroi,

Ils seront moins cruels et moins tigres que toi.

Hélas quel désespoir, s'empare de mon âme !

Ici ma violence, alluma cette flamme ;

Ici ma violence, éteignit mon bonheur ; [1895]

Bref, ici je perdis le repos, et l'honneur.

Ha ne cesse jamais de souffrir et de plaindre ;

Elle devait régner, tu la voulais contraindre ;

L'amour ne peut venir que par la volonté,

Et tu lui ravissais repos, et liberté. [1900]

Injuste passion, amour lâche, et funeste,

Pire que le poison, et pire que la peste,

Par toi j'ai fait un crime horrible au souvenir,

Que même tout l'enfer ne peut assez punir.

Hélas ces bâtiments en sont de tristes marques ! [1905]

Meurs la honte du siècle, et l'horreur des monarques ;

Meurs pour te délivrer de ces pressants remords,

Et pour cacher au moins ton crime entre les morts,

Si le temps et la mort ont une ombre assez noire,

Pour dérober un jour, ton crime à la mémoire. [1910]

Olicharsis

Seigneur, consolez-vous, ce juste repentir,

Que votre majesté commence de sentir,