Page:De Scudery - Eudoxe, tragi-comédie, 1641.djvu/116

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Chez la postérité sauvera votre estime ;

Aussi n'êtes-vous point la cause de ce crime ;

Tout le monde vous plaint, chacun en sait l'auteur. [1915]

Genseric

Ha sage Olicharsis, je crus trop un flatteur !

Hélas heureux les rois, hélas heureux les princes,

Qui pour se délasser du faix de leurs provinces,

Rencontrent un ministre, et sage, et généreux,

Qui sans penser à soi, veut s'immoler pour eux ; [1920]

Qui leur donne toujours des avis profitables,

Qui rend en tous endroits leurs armes redoutables,

Qui fait craindre leur nom, chez tous les étrangers,

Et qui ne craint pour eux, ni travaux ni dangers.

Qui cherche à leur valeur, de nouvelles matières ; [1925]

Affermit leurs états, recule leurs frontières ;

Qui fait de leur honneur, son unique souci ;

Hélas heureux les rois, qui le trouvent ainsi.

Traître tu fus bien loin de ces nobles maximes !

Ton esprit criminel, me conseilla des crimes, [1930]

Indignes de mon rang, et bien dignes de toi ;

Mais qui m'ayant perdu, te perdront avec moi.

Tu m'as ôté l'honneur, tu m'as ôté la joie,

Par toi de cent vautours, mon coeur devient la proie,

Tu m'as fait malheureux, tu m'as désesperé, [1935]

Mais aussi ton supplice est déja préparé ;

Je verrai t'arracher ce coeur rempli de vice ;

Ce coeur où fut toujours la fraude, et l'artifice ;