Page:De Scudery - Eudoxe, tragi-comédie, 1641.djvu/118

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Oui c'est là cher ami, que ton oeil pourra voir [1955]

Les marques de ma rage, et de mon desespoir :

Mais hélas, c'est ici, que par ma perfidie,

Ton coeur en arrivant, trouve sa Placidie ;

Oui ses cendres y sont, venge-la, venge-toi,

Ne considère point la qualité de roi ; [1960]

Que cet objet t'émeuve, et te porte à me plaire ;

contente mon désir, avec ta colère ;

Ici tu vois ta perte, et qui te la causa ;

Imite un assasin, ose ce qu'il osa ;

Ta fureur sera juste, et la sienne est coupable ; [1965]

Rejette la pitié, dont il fut incapable ;

L'honneur te le commande, et ton amour aussi ;

Et le coeur affligé, qui t'en conjure ici.

Olimbre

Quand j'aurais plus perdu, que l'on ne croit encore,

Mon coeur qui vous connait, mon coeur qui vous honore, [1970]

Serait dans le devoir, à votre auguste aspect :

Mais si je puis parler sans perdre le respect,

J'ose dire seigneur, en rompant mon silence,

Que votre procédure eut trop de violence :

Votre humeur en cela, perdit bien sa bonté : [1975]

Quoi, prétendre seigneur, forcer la volonté !

Ce rare privilège, et que le ciel nous donne !

Que votre majesté m'écoute et me pardonne,