Il fallait qu'un tyran, si digne du supplice,
Eprouvât ta valeur, qu'animait la justice ;
Et par son châtiment, apprendre à tous les rois, [1510]
À se faire la loi, quand ils feront des lois :
Mais tu ne l'as pas fait, traître, perfide, infâme ;
Pardon, hélas pardon, chère ombre de mon âme,
Je perdis la raison, te voyant en danger,
Mais qui te servit mal, te saura mieux venger ; [1515]
Et je saurai trouver la prochaine journée,
Une victime illustre, et toute couronnée.
Ta cendre dans le sang, de ton persécuteur,
Verra tomber victime, et sacrificateur ;
Et sa mort, et la mienne en obtiendront ma grâce, [1520]
Si la bonté d'Eudoxe, a pu haïr Ursace.
Scène II
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Et bien cruel ami, seras-tu satisfait ?
J'ai suivi ton conseil, regardes en l'effet :
Vois ces tristes monceaux, et de cendre, et de poudre ;
Vois ce palais qui semble, abattu par la foudre ; [1525]
Vois ces murs entrouverts, et ces grands bâtiments,
Ebranlés par le feu, jusques aux fondements.