OSWALD parcourut la Marche d’Ancône et l’État
ecclésiastique jusqu’à Rome, sans rien
observer, sans s’intéresser à rien ; la disposition
mélancolique de son ame en était la cause, et
puis une certaine indolence naturelle à laquelle
il n’était arraché que par les passions fortes. Son
goût pour les arts ne s’était point encore développé ;
il n’avait vécu qu’en France, où la société
est tout, et à Londres, où les intérêts politiques
absorbent presque tous les autres : son imagination,
concentrée dans ses peines, ne se complaisait
point encore aux merveilles de la nature
et aux chefs-d’œuvres des arts.
Le comte d’Erfeuil parcourait chaque ville, le guide des voyageurs à la main ; il avait à la fois le double plaisir de perdre son temps à tout voir, et d’assurer qu’il n’avait rien vu qui pût être admiré, quand on connaissait la France. L’en-