Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/305

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comme nous l’avons fait voir, par son principe fondamental que le protestantisme renverse la religion chrétienne ; et puisque l’Europe lui doit son ancienne civilisation, l’on fait sagement de penser à en créer, et sans retard, une nouvelle, dans toutes les contrées assez heureuses pour posséder des religions et des Eglises nationales.

Elles sont encore, sous un autre rapport, funestes à l’humanité. Toute religion particulière est nécessairement fausse ; car la vérité est universelle. Mais, indépendamment de cette considération, d’une haute importance cependant par les conséquences qui en résultent même dans l’ordre purement temporel, il est certain que de toutes les causes qui séparent et isolent les peuples, la diversité des religions est celle qui produit entre eux la division la plus complète et la plus insurmontable. à cet égard, les religions et les Eglises nationales créées par le protestantisme hors de la religion et de l’Eglise une et universelle, sont un retour à l’état païen. Elles ont dissous la chrétienté et rendu les nations européennes au moins étrangères les unes aux autres. Ces religions, inscrites dans un seul pays, sont ce que Rousseau appelle la religion du citoyen. " Elle a ses dogmes, ses rites, son culte extérieur prescrit par des lois... etc. "