Page:De la Mennais - De la religion, 1826.djvu/314

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agitée, tourmentée, parcequ’elle n’a pas la vie en elle, les anciens l’auroient comparée à ces ombres errantes qui cherchent un tombeau.

Que pour hâter la dissolution qui se manifeste de toutes parts dans la société, les révolutionnaires appellent le schisme, cela se conçoit : car la passion du mal s’irrite par elle-même, croît sans cesse, et n’est jamais rassasiée de destructions. Mais que, parmi les hommes qui n’ont pas fait un pacte éternel avec le désordre, il s’en puisse trouver qui ne tremblent pas à la seule pensée de ce schisme et de ses conséquences inévitables, c’est là, certes, ce qu’il est difficile de s’expliquer. Il n’entre pas dans notre dessein de développer ici des considérations purement politiques ; cependant il en est une que nous devons du moins indiquer. Qui ne voit que, par le schisme, la France deviendroit de toutes les nations européennes la plus isolée, la plus séparée de toutes les autres ? Dépouillée tout-à-coup de la force qu’elle tire de son union avec les contrées catholiques voisines, elle seroit pour les peuples un objet d’horreur, et pour les gouvernements un sujet perpétuel de crainte ; car ils sentiroient qu’un pareil changement, à la fois politique et religieux, menaceroit plus que la guerre leur sûreté, et donneroit aux esprits remuants, partout aujourd’hui si nombreux, un exemple redoutable. Ainsi