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serve dans tout ce qu’elle édifie, ou dans tout ce qu’elle détruit ne procède jamais que par gradation. »

Ne regardons donc plus comme des principes absolus des faits n’ayant jamais existé que dans l’imagination de ceux qui les ont conçus ; laissons loin derrière nous les aperçus dogmatiques des siècles passés, et marchons à pas comptés dans une voie de progrès, ne devinons plus, mais rapprochons et combinons. Enfin ne craignons pas de substituer à la science cabalistique ancienne, l’explication du monde par l’observation des phénomènes de la nature.

Pour terminer cette digression, peut-être trop longue, disons que l’espèce, pour nous, n’a rien d’absolu, rien de fixe. Elle est purement et simplement subordonnée à l’action de deux forces l’une qui tend à la perpétuer, c’est la génération ; l’autre qui tend à la faire disparaître, ce sont les agents modificateurs que nous allons bientôt passer en revue en parlant des races.

Ayant donné une signification à l’espèce, le moment se présente de nous demander ce que c’est qu’une race. Pour en donner une définition aussi simple que possible nous pouvons dire : C’est un groupe d’individus de la même espèce, présentant un air de famille et se reproduisant avec leurs caractères distinctifs, tant que les influences qui ont formé la race restent les mêmes.

En d’autres termes, une race c’est une transformation temporaire de l’espèce qui se maintient et se perpétue dans les conditions qui l’ont produite, c’est-à-dire tant que les agents modificateurs de l’espèce ne sont pas changés.

Ces agents qui font éprouver à la matière animale des modifications ont été divisés en directs, (climat, localités sol etc) et indirects (alimentation, habitations, croise-