Page:Dehes - Essai sur l'amélioration des races chevalines de la France.djvu/42

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 42 —
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

bus des grandes villes, le roulage, le camionnage si l’on transformait les chevaux de trait sous le vain prétexte de faire des chevaux de cavalerie légère ? où devrions-nous ensuite aller chercher ces animaux qui nous sont de première nécessité ?

Les propriétaires de la Picardie et de la Lorraine ont longtemps fait résistance pour croiser leurs races avec le pur sang anglais, ils méritent des éloges. Après une lutte soutenue entre le gros bon sens du paysan et la folle impulsion donnée par l’administration des haras, celle-ci a été forcée de céder le pas, et s’est vue obligée en 1860 de supprimer les dépôts d’étalons d’Abbeville et de Charleville, en même temps que la production du mulet l’obligeait de rayer de sa liste le dépôt de S. Maixent.

Nos grosses races auraient dû être éloignées du cheval anglais. L’élève du cheval de trait et du mulet est aujourd’hui une industrie très-prospère et surtout très-rémunératrice ; vouloir y mettre des entraves, c’est courir vers la ruine de l’agriculture Française !

Suivez donc la marche que vous avez adoptée, éleveurs de l’Artois, de la Picardie, du Perche, des Ardennes et de la Franche-Comté, votre intelligence est au-dessus de celle de l’administration des haras. Continuez à vous laisser guider par votre raison, n’accordez aucune signification aux chevaux de pur sang et de demi-sang, faites de bons et gros poulains que vous vendrez à l’âge de quinze mois aussi cher que les chevaux enlevés par les remontes à l’âge de cinq ans. Continuez à élever vos chevaux de trait parce que le débouché en est assuré et le placement facile. Il faut que vos sorties correspondent à vos entrées, et ce système de véritable économie, n’est pas praticable avec la production du cheval de demi-sang.